La photographie sur film argentique (ou pellicule argentique) est un art intemporel qui capture des souvenirs depuis des décennies. Mais qu’est-ce qu’un film exactement ? Cet article se penche sur les principes fondamentaux de ce medium, expliquant ce qu’est un film et comment il fonctionne.
Découvrez les propriétés uniques du film, notamment la vitesse du film, la structure du grain, la notion de sensibilité spectrale et la reproduction des couleurs. Que vous soyez un photographe débutant ou expérimenté, cet article est un incontournable pour quiconque s’intéresse à l’art de la photographie argentique.
Mais d’abord, c’est quoi un film argentique?
Le film argentique est constitué d’une gélatine comprenant des cristaux d’halogénure d’argent, reposant sur une base d’acétate ou de polyester. Exposés à la lumière, ces cristaux forment une image latente qui deviendra une image négative formée de particules solides d’argent, une fois le développement terminé.
Plusieurs marques de fabricants de films argentiques existent, dont les plus populaires sont Kodak, Fujifilm ou encore Ilford. Certains produisent uniquement de la pellicule noir et blanc (et je vous aide ici à choisir votre pellicule noir et blanc pour vos débuts en argentique), et d’autres fabriquent aussi du film couleur.
Vitesse du film
Chaque film présente une sensibilité caractéristique à la lumière. Différents systèmes sont utilisés pour classer les films selon leurs sensibilités. L’un d’eux est le système ISO (anciennement ASA), que je vais présenter ici.
Selon la classification ISO (échelle arithmétique) une augmentation de 2 fois la sensibilité à la lumière d’un film à un autre correspond à une multiplication par 2 de la vitesse du film. Par exemple, un film 400 ISO est 2 fois plus rapide (ou sensible) qu’un film de 200 ISO.
Une progression standard est définie:
12, 16, 20, 25, 32, 40, 50, 64, 80, 100, 125, 160, 200, 250, 320, 400 …
Propriétés d’une émulsion
L’examen à la loupe d’un négatif nous montre qu’il est formé d’une multitude de grains et non de tons continus. Ceux-ci proviennent de l’agglomération des particules d’argent lors du développement.
Plus la vitesse du film est faible, plus le grain est fin, le contraste est élevé est la résolution est élevée. Avant d’aller plus loin dans cette discussion, je vais exposer quelques termes utilisés couramment.
- Résolution : capacité d’un film de distinguer de fins détails
- Densité : caractérise le degré de noircissement de l’image
- Acuité : c’est le gradient de densité entre une zone noire et blanche tranchante. Diminue avec l’augmentation de la vitesse du film.
- Contraste : différence quantitative entre les zones claires et foncées d’un négatif ou d’une épreuve.
Les quatre propriétés précédentes peuvent varier avec la durée de développement, la concentration du révélateur, l’exposition, le type de révélateur utilisé, la température e développement…
Principalement :
- La densité d’un négatif augmente avec la durée de l’exposition
- Le grain augmente avec la densité
- Le grain, la densité et le contraste augmentent avec la durée de développement
- Le contraste augmente avec l’agitation
- Certains révélateurs réduisent la tendance des grains à coaguler et sont dits à grains fins
- La résolution diminue avec une exposition prolongée et un développement prolongé.
Sensibilité spectrale du film argentique
Il existe plusieurs types d’émulsion noir et blanc de sensibilité variable à la lumière visible. Les films panchromatiques sont sensibles à la lumière visible dans son ensemble et sont ceux utilisés aujourd’hui. Due à la différence de sensibilité à la lumière visible entre l’œil humain et le film panchromatique, il peut être nécessaire d’apporter des corrections à l’aide de filtres.
Pour l’œil humain les bleus semblent plus foncés que les orangés et les verts moyens alors que les jaunes apparaissent plus clairs. On utilise donc souvent des filtres jaunes ou vert pale pour obtenir des photos d’apparences plus naturel.
Courbe caractéristique
La courbe caractéristique sert à décrire le comportement d’un film. On y retrouve en ordonnée la densité (unité logarithmique) et en abscisse le logarithme de l’exposition. Chaque division de 1 unité représente 10 fois l’exposition de la divisons précédente. En divisant l’échelle en des unités de 0.3, le graphe devient plus utile car chaque division correspond à 1 stop.
On distingue trois positions sur cette courbe: le pied, la section droite et l’épaule. Il faut se rappeler qu’une augmentation de l’exposition hors de la portion droite produit peu ou pas de changement de densité.
