Se lancer dans l’aventure de concevoir un spectacle de danse en pleine pandémie est un défi! Après plusieurs mois de travail. la compagnie Kunal Ranchod nous propose de découvrir leur création Une ode à Kiran et Pradeep. A une semaine de la première à Montréal, découvrez quelques images d’une de leur répétition.
La compagnie Kunal Ranchod s’est lancée dans un projet d’envergure avec la création de son premier long spectacle! A la barre, le chorégraphe éponyme, Kunal Ranchod, avec certains artistes montréalais, dont certaines danseuses avec qui j’avais déjà eu la chance de collaborer par le passé (comme lors de mon studio avec Sarah-Maude).
L’idée de cette création a germé en pleine pandémie de Covid, lorsque toutes les salles de spectacle étaient encore fermées et qu’une grande incertitude planait sur le monde du spectacle. Pour retrouver un peu d’espoir au milieu de cette période difficile, Kunal et une poignée de danseurs motivés ont commencé à mettre sur pied les prémices d’un programme fort en émotion!
Voulant rendre hommage à ses parents, Kunal Ranchod a composé une œuvre en trois temps:
- Blue Curve of the Earth ouvrira la soirée avec un ballet océanique, dont on sentirait presque l’air salin. Motivé par le lien du père de Kunal avec son lieu de naissance, l’Afrique du Sud, et plus particulièrement avec l’océan Indien, ce ballet évocateur explore les thèmes de la recherche du calme dans le chaos, du changement continuel de la marée et de notre lien indéniable avec notre patrie.
- Short Ride in a Fast Machine est le ballet le plus narratif de la soirée ; il explore le courageux voyage de la mère de Kunal en tant que réfugiée. Cette œuvre captivante met en scène sept danseurs qui évoluent dans de vastes formations contrastées par des solos imposants et des duos agiles.
- Enfin, inspiré par la dualité de son héritage indien et de son éducation canadienne, Within the Golden Raga, l’histoire de Kiran et Pradeep, est une étude spirituelle des liens avec les gens et les lieux qui met en valeur toute la profondeur du génie technique de la compagnie.
Répétition d’Une ode à Kiran et Pradeep
Le travail de répétition pour un ballet de cette ampleur est minutieux et intense. Chaque geste compte. Chaque détail, de la position d’un danseur par rapport à l’autre, au rythme et à l’interprétation de la chorégraphie nécessite de faire et refaire des centaines de fois des actions physiques et précises. Au milieu de la salle de répétition, l’effort est palpable. Kunal et ses danseurs restent calmes et cherchent à peaufiner les mouvements pour rendre le voyage visuel le plus fluide possible.
Lorsque l’on plonge dans une séance de répétition d’un spectacle de danse, on sent à la fois l’excitation des artistes, qui ont passé des heures à apprendre chaque élément de la chorégraphie, mais aussi la fébrilité et l’anxiété à quelques semaines de la première à Montréal! J’ai été très privilégié de pouvoir plonger dans l’intimité de ces moments clefs de la création d’un spectacle, en essayant d’être le plus invisible possible dans cette séance de travail, créative, mais très physique!
Les défis du spectacle
Le chemin pour monter un tel spectacle est long et parsemé d’embûche. Kunal m’expliquait que le plus compliqué dans cette aventure « a été de trouver suffisamment de fonds pour le réaliser avec intégrité et finesse. Je pense qu’il est important de payer correctement les danseurs et le personnel et de leur fournir un environnement sûr pour répéter.«
Une ode a Kiran et Pradeep est un spectacle technique, très demandant pour les artistes. Il leur faut donc les bonnes conditions pour réussir à offrir un spectacle de qualité. Kunal explique: « Comme nous travaillons dans le domaine du ballet classique, des coûts et des exigences supplémentaires sont nécessaires pour garantir la santé et la sécurité des danseurs, par exemple : un plancher à ressorts, une piste de danse Marley (surface au sol en vinyle), des chaussures de pointe… Nous avons beaucoup de chance de recevoir un soutien financier, en résidence et en nature de la part de diverses institutions et personnes« .
Performer au cours de 3 ballets pendant une heure est également un défi considérable pour les artistes. Sarah-Maude Laliberté mentionne qu’ils ont eu 5 semaines pour apprendre les différentes chorégraphies et que même si elle avait fait partie de la création d’une partie des ballets, cela faisait plusieurs mois qu’elle n’avait plus interprété ce répertoire. En plus, « comme il n’y a pas de doublure, il fallait que tout le monde apprenne les places de chacun au cas ou quelqu’un se blesse, pour parer à toute éventualité« .
Danser sur une longue période de temps est un véritable marathon sur le corps, et son plus grand défi a été de savoir comment gérer son énergie. C’est un exercice demandant un bon cardio, et les danseurs doivent « apprendre à utiliser la respiration et trouver comment utiliser leur souffle pour s’aider afin que les 3 ballets soient aussi énergiques ».
Il reste encore quelques places de disponibles, alors si vous aussi avez envie de découvrir une magnifique création composée au Québec, rendez-vous sur le site de la compagnie Kunal Ranchod!
Le spectacle Une ode à Kiran et Pradeep sera présenté à Montréal les 7 et 8 avril 2023 au Studio théâtre des Grands Ballets.
Vous êtes un chorégraphe, un danseur, un artiste à la recherche d’un photographe? Collaborons ensemble!
Pour aller plus loin
- Le site de la compagnie Kunal Ranchod
Matériel utilisé
- Nikon D850
- Nikon 50mm f/1.8
- Nikon 85mm f/1.4 G
